En prélude à la visite des Archives nationales, il fut décidé de visiter un autre lieu de mémoire : la Basilique de Saint-Denis, église où étaient enterrés les Rois de France en mémoire de Denis, premier évêque de Paris qui fut décapité à Montmartre (= le Mont des Martyrs) et vint mourir à Saint-Denis… après avoir porté sa tête dans ses mains. L’église a connu de nombreuses rénovations et destructions. A la Révolution française, elle fut pillée et les ossements des tombeaux furent dispersés.
Menaçant ruine au début du XIXème siècle, elle fut restaurée par Viollet le Duc (le restaurateur de la cathédrale Notre Dame) et de nos jours des travaux se poursuivent pour réédifier l’ancienne tour Nord. Malgré les dommages des ans et des hommes, la nef et le cœur dans le plus pur style gothique « île de France » impressionnent : élévation des piliers, lumière, simplicité de l’ornementation comme à Chartres ou à la Sainte Chapelle, datant elles aussi des années 1220-1250.
La plupart des tombes sont des reconstitutions, en général suivant un archétype gothique, dispersées dans la nef et la crypte. A noter deux belles tombes de la Renaissance à deux étages : au-dessus, le Roi et la Reine agenouillés en habit de Cour, au niveau du sol les mêmes, allongés pieds nus en simples chemises.
Le silence étant imposé dans l’église (sauf aux guides agréés !), Jean Michel nous rappela quelques faits historiques pas toujours mis en valeur dans les manuels scolaires français. A savoir que le mot « France » dérive de la tribu des Francs (Franken) qui envahit le Nord de la Gaule après l’an 400. « Francia » désigna d’abord une mini région au Nord de Paris, région affectionnée par les Francs pour la qualité de ses terres, ses forêts et l’abondance des rivières et de l’eau, d’où l’apparition du mot « Ile de France » vers l’an 1200. Les rois de France s’implantant là et à Paris, « France » désigna ensuite toute l’ancienne Gaule conquise par les Romains. Autre souvenir de germanité, le nom de « Louis » porté par 18 rois de France qui vient de l’allemand « Ludwig »… Les manuels scolaires assimilent Charlemagne à un Empereur français et une chanson célèbre le critique pour « avoir inventé l’école ». Une chanson pour les enfants bien sûr.
Par JMG
