ÉVéNEMENTS

Universalité de la recherche, pluralité des regards. Des chercheurs européens témoignent

1er juin à 17h30

Au regard de la crise dans laquelle se trouve l’Europe à l’heure actuelle, de la perte considérable du pouvoir d’attraction et de persuasion que cela implique pour l’Union Européenne (UE) face à ses citoyens, le DAAD (Office allemand d’échanges universitaires) organise, tout au long de l’année 2017, une série de manifestations dans le but de mettre en valeur la coopération européenne et la plus-value du vivre-ensemble sur ce continent. Le DAAD, en tant qu’organisme encourageant l’échange universitaire, entend bien continuer à s’engager en faveur de la coopération internationale et dans la lutte contre toute forme d’exclusion.

Pour donner corps à cette problématique, l’antenne parisienne du DAAD a réuni des scientifiques, des étudiants du lycée franco-allemand BUC et plusieurs autres acteurs de la recherche en conférence-débat ce jeudi 1er juin sur le plateau de Saclay.

« Genèse de la technologie : l’ordinateur quantique et son impact », tel est donc le titre de la première de cette série de manifestations baptisée « Universalité de la recherche, pluralité des regards. Des chercheurs européens témoignent » organisée sous le parrainage de Stefan Kubsky, responsable du laboratoire surfaces du Synchrotron SOLEIL et membre actif de l’association DAAD Alumni France. Une trentaine de personnes ont donc répondu présent à cette invitation conjointe du DAAD et de Stefan Kubsky pour écouter les experts invités présenter leurs collaborations internationales à l’exemple de l’ordinateur quantique tout en mettant en avant leurs projets effectués à l’échelle européenne.

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C’est ainsi que l’auditoire a eu droit à un débat passionnant entre les deux physiciens, Jan Meijer, directeur du département de physique nucléaire des solides à l’Université de Leipzig et Jean-François Roch, professeur de physique à l’ENS Paris-Saclay.

Les participants ont suivi avec une attention mêlée de curiosité les deux scientifiques présenter leurs travaux de recherche. Jan Meijer, de Leipzig, a tout d’abord tenu à démontrer que l’ordinateur quantique fonctionne comme un cerveau humain. Selon lui, l’ordinateur quantique dispose, tout comme le cerveau, d’une mémoire énorme, mais hélas pas d’une fonction « copy and paste ». Il a souligné l’importance de maitriser plusieurs langues dans la recherche, même dans le domaine des sciences naturelles. D’ailleurs, lui-même a mélangé l’allemand et l’anglais tout au long de sa présentation. Même si l’anglais semble être la langue par défaut dans le domaine des « sciences dures », la flexibilité de langues reste importante, insiste-t-il.  Les participants ont donc pu assister à un vrai brassage des langues pendant toute la soirée.

Jean-François Roch quant à lui soutient que ce n’est pas seulement cette flexibilité de langues qui est requise pour la recherche internationale, mais souligne aussi l’importance de l’interdisciplinarité dans le monde de la recherche ainsi que le fait d’avoir l’esprit ouvert et la volonté à expérimenter dans le domaine de la recherche.

Avec des réponses parfois très pragmatiques, les deux professeurs ont expliqué au public que la recherche est comme une compétition – et comme pour de vraies compétitions, on a bien évidemment besoin de partenaires et d’un réseau. Jean-François Roch l’a d’ailleurs illustré comme suit : « I’m not good in calculation – but you will always find somebody who is capable to do it for you ».

Les intervenants ont alors su démontrer à travers leur expérience et leurs projets communs menés dans le cadre d’une coopération internationale qu’il y a un fort lien entre la France et l’Allemagne dans le domaine de la physique. Jean-François Roch a enrichi son exposé avec une photo de sa famille en Allemagne dans le cadre d’un séjour de recherche d’un an à Bochum.

On retiendra que les présentations étaient très illustratives et que le sujet de l’ordinateur quantique ainsi que la thématique de la coopération internationale étaient expliqués de manière très claire et compréhensible. La qualité des questions posées durant le débat témoigne de l’intérêt suscité auprès des participants.

« The world is not real » et « Was toll ist an der Physik, ist die Kreativität! » sont-elles des phrases auxquelles vous vous seriez attendus lors de ce débat ? Probablement non. On peut donc conclure que la manifestation sur l’ordinateur quantique a contribué à élargir l’horizon et à rompre avec les stéréotypes.

Un pot à la suite de la table ronde a permis aux scientifiques et aux participants de prolonger les échanges dans un cadre festif.

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Texte et photos : Kathrin Herres – DAAD Paris

Pour consulter l’article de l’Université Paris-Saclay, c’est par ici